Je ne pars pas pour fuir mais pour découvrir, m'enrichir et vous offrir ce que j'ai vu....


Australie

03/03/2013 22:42

Au II siècle des scientifiques avaient émis l'hypothèse d'un continent inconnu au sud, qui permettrait à la terre de ne pas basculer autour de son axe, en faisant office de contrepoids face aux continents de l'hémisphère nord. Heureusement qu'ils avaient vu juste...

Quelques années plus tard le grand explorateur James Cook nota dans son journal les lignes suivantes : "en réalité ils sont bien plus heureux que nous les Européens. Ils vivent dans la tranquillité qui n'est pas troublée par l'inégalité de la condition. La terre et la mer leur fournissent toutes les choses nécessaires pour vivre". Lorsque d'autres ont trouvé les mots, il faut savoir les emprunter. Je me suis souvent surpris à demander le métier des australiens que je rencontrais, là où ils me demandaient simplement ce que je faisais ici. Il semblerait que la culture aborigène soit marquée par cette moindre importance des classes dans la société. Germaine Greer a écrit dans une étude parue en 2004 que la culture des aborigènes a sensiblement affecté la culture australienne. Des aspects caractéristiques comme l'égalitarisme, la réticence intrinsèque des australiens, l'importance placée sur la capacité à raconter une bonne histoire en sont des exemples. J'ai retrouvé à travers les rencontres cette absence de domination dans les échanges, très surprenante au premier abord.

Nous commençons à avoir nos petites habitudes. Et ce ne sera pas une surprise si je vous dis que, de vous écrire est une gourmandise dont je compte bien abuser encore et encore. En relisant mes précédentes aventures je me suis surpris parfois de vous avoir tant dit. Je n'irai pas jusqu'à citer Barbara "Ma plus belle histoire d'amour c'est vous" mais je n'imaginais pas un jour prendre autant de plaisir à écrire.
La vie nous réserve parfois des surprises...

Revenons à nos moutons. Peuplée depuis plus de 50 000 ans par les aborigènes, l'île - continent d'Australie a été visitée de manière sporadique par des pêcheurs venus du Nord. À partir du XVII siècles, des explorateurs et marchands européens reconnaîtront les côtes, mais ce n'est qu'en 1770 que la moitié de l'île sera officiellement revendiquée par la Grande Bretagne. Et ce n'est que le 1er janvier 1901 que les six colonies se fédèrent pour former le Commonwealth d'Australie. Et maintenant on va tester vos connaissances, les tricheurs dont je fais partie veuillez vous abstenir...
Quelle est la Capitale de l'Australie ? Sydney, Canberra, Melbourne ?
Enfin combien de personnes vivent en Australie ? 10 millions, 20 millions, 50 millions, ou 100 millions ?

Si je vous pose ces questions c'est que les réponses vont contre la logique. Vous serez certainement surpris... C'est bon vous pouvez aller sur Google !

La « great ocean road » est une route mythique qui longe la côte australienne à l'ouest de Melbourne. Les voyageurs que je croise ne parlent que de ça. Qu'ont-ils pu voir ? Ce serait encore un des trésors de notre planète ?

La route devient sinueuse et les habitations se raréfient. Dès les premiers kilomètres, quelque chose semble avoir changé.
Les éléments semblent se livrer ici une bataille depuis la nuit des temps. Les vents qui viennent directement de l'Antarctique soufflent avec fraîcheur et ferveur. L'océan se projette inlassablement sur ces parois façonnées par les vagues qui viennent se perdre là depuis des milliers d'années.
Les cavités apparentes sont les stigmates des jours passés. Ce littoral est une forteresse dont le sort semble scellé depuis son origine. Condamné à résister, comme si la destinée de l'Australie se jouait là.
Cela donne à cette côte une dimension sauvage et indomptable. Nous sommes là spectateur d'un phénomène fascinant et éternel.

J'ai rencontré dans l'eau un américain, John. Il me raconta une anecdote qui m'a marquée. Carl Sagan a écrit un livre (Big history) dont voici un extrait "Compressons l'histoire de l'univers sur une année. Si le big bang s'est produit le premier janvier à minuit, alors les dinosaures ont disparu le 29 décembre et l'être humain moderne apparaît à 23h58. Quant à Christophe Colomb, il n'a atteint les Amériques qu'une seconde avant le début de l'année suivante...". A l'échelle de l'histoire de notre planète, nous ne sommes qu'ombre et poussière.
Ce tracé nous permet de ne pas l'oublier.

Il y en a même pour les amoureux des animaux, le trajet revient par moment dans les terres ou nous traversons les forêts d'eucalyptus peuplées de Koala et kangourous en pleine liberté. Le koala n'est pas le plus ludique des animaux mais il a une bouille sympa. Les bébés sont accrochés à leur mère comme à la vie. Ils dorment en moyenne 20 heures par jour, ce qui donne un bon rendement sur 24 heures.
J'ai lu dans les journaux que le PDG de Titan trouvait que les ouvriers français ne travaillaient pas assez et qu'il fallait être stupide pour investir en France. Ce serait encore plus stupide de bosser ou d'investir avec des Koalas. Coluche avait dit "L'ouvrier c'est celui qui sait comment on travaille, le patron c'est celui qui sait pourquoi on travaille". Je laisse chacun méditer...

Je pourrais écrire un livre sur cette route, tant elle force l'admiration et le respect, on ne peut que la contempler. Une côte envoûtante, fascinante, les superlatifs ne manquent pas mais si je vous dis tout, voudriez vous quand même y aller ? Un jour peut être...

Je me souviens lorsque mon voyage a débuté, je voulais tout voir, tout découvrir. Aujourd'hui, comme disait ma maman, j'essaye d'apprendre à ne rien faire. Un peu seul avec moi même, je regarde au loin cet océan dont on dit qu'il n'a pas de mémoire. Je laisse mon esprit s'évader,  une nouvelle liberté si fraîche que j'ai peur qu'elle disparaisse. Je surveille chaque sensation, comme si chaque seconde laisserait place à une révélation. Finalement c'est encore le temps qui gagna. C'est Mirabeau qui a dit "Gardez-vous de demander du temps, le malheur n'en accorde jamais". Je suis riche de ce temps volé.

Pour la première fois depuis mon départ j'ai l'impression d'être apaisé, délivré du temps qui court.

Je ne vous ai pas encore parlé de Melbourne, Sydney, du surf... Il faut me le dire quand je m'égare. Melbourne a récemment été élue ville la plus agréable du monde. L'ambiance est cool, les gratte-ciels se font rares et les parcs pullulent dans cette ville de 4 millions d'habitants. Les gens sont tranquilles et souriants. En me baladant dans la ville à chaque fois que j'ai ouvert ma carte, des personnes se sont arrêtées pour me demander si j'avais besoin d'aide. Il y avait parfois plusieurs personnes. Une maman qui se baladait avec son fils m'a même accompagné jusqu'à son burger préféré. Elle m'a laissé son numéro si jamais j'avais un problème. Des élans de gentillesse comme celui-là, j'en ai beaucoup à vous raconter.
Un soir à Sydney je n'ai pas pu rentrer à mon auberge car j'avais raté le dernier bus. Je décidais alors de dormir sur la plage de Whales beach au nord de Manly. Un couple qui habitait dans une maison au dessus est venu me demander si j'allais dormir là. Je répondis oui, ils me proposèrent alors de me donner le reste de leur diner. Un bon chicken burger après une journée dans l'eau, c'est quand même du luxe.
Encore une fois j'étais le roi du monde. Les australiens sont vraiment des gens gentils et extrêmement accueillants. J'ai retrouvé à Melbourne des amis avec qui j'ai partagé mon Erasmus au Danemark. Se retrouver encore une fois au bout du monde, fut un plaisir intense. J'ai aussi croisé Nina et Clara deux marseillaises en Working Holiday Visa avec qui nous avons découvert la great ocean road. Elles travaillent désormais dans le "bush".
C'est la campagne comme l'appelle les australiens.

Je découvre Sydney aux premières lueurs du jour après une nuit dans le bus en provenance de Melbourne. Le centre-ville me fait penser à New-York sans l'extravagance propre aux américains tandis que la baie ressemble à celle d'Oslo.
L'argent et le luxe y prennent une place de plus en plus importante, là où Melbourne semble freiner des deux pieds l'arrivée des buildings. La balade en bateau devant cet opéra dont la photo a fait le tour du monde est un moment captivant. Il y a un vrai contraste entre le cœur de la ville et cette liberté qui vous saisit lorsqu'on découvre l'océan calme qui semble veiller ici depuis toujours.

Mon lieu de villégiature était au nord de Sydney sur la presqu'île de Manly. Un haut lieu du surf mondial. Il y a des plages entières réservées uniquement aux surfeurs. Les baigneurs ne sont pas autorisés à rester dans l'eau.
Certains disent que c'est pour mieux nous sauver si les requins sont de sortie. Les grosses vagues n'étaient pas au rendez-vous mais surfer en Australie était un rêve, devenu maintenant réalité.
Les deux premiers jours j'ai terminé avec des crampes. Les discussions entre surfeurs au large étaient égales à celles des bars du cours forbin à Gardanne. J'en appris beaucoup sur les saisonniers travaillant sur la plage. Vous vous rendez compte, Monica a couché avec le patron de l'école de surf et un serveur du bar. Le genre masculin lorsqu'il est en groupe partage une vulgarité particulière.
L'Australie n'est pas épargnée par ce phénomène mais n'ayez crainte gentes damoiselles, l'australien est blond, musclé et surfeur...

Je décolle et je vois l'Australie s'éloigner dans les nuages. Je pars à la découverte de la Nouvelle-Zélande. Je souhaitais découvrir différemment ce pays grâce au woofing.
En échange de 3 à 4 heures par jour je serai logé et nourri.


Après une nuit à l'aéroport de Christchurch, dont je vous conseille la moquette du terminal des vols intérieurs car après en avoir testé plusieurs, à l'évidence, celle-ci est plus moelleuse, me voilà parti pour Timaru au sud pour rénover une maison pendant 4 jours. Après qui sait où le vent me mènera...

Je suis en contact avec des fermiers pour travailler à cheval et garder les vaches, un vrai Cow-boy.

Milles merci pour tous vos messages et toute cette énergie que vous me transmettez.

Je vous dis à très bientôt.

Prenez soin de vous

Besitos

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